L'art néolithique



Les populations néolithiques de l'actuelle Chine n'ayant pas laissé de noms, ni de textes écrits, nous ne les connaissons que par leurs artefacts : poterie, fours, outils de pierre, habitations. Les innombrables sites qui ont été fouillés se situent approximativement entre  -6000 et -1500 avant notre ère. On a retrouvé sur le site d'Anyang (Henan), la dernière capitale des Shang, des gisements de matériel Longshan recouvrant du matériel Yangshao et eux-mêmes recouverts par du matériel de bronze d'époque Shang. On ne peut pour autant en conclure que la culture de Longshan, dans son ensemble, à succédé à celle de Yangshao.

La culture de Yangshao est particulièrement bien représentée par les fouilles de Banpo, au Shaanxi. Les habitations à demi enterrées sont rectangulaires ou rondes avec des toits de chaume reposant sur des piliers de bois. Le foyer, peu profond et de forme ronde, est creusé au centre. Les parois sont fréquemment creusées d'alvéoles pour le stockage. Les cimetières et les fours à poterie sont situés à l'écart de la zone d'habitation. Les morts sont enterrés sur le dos, la tête placée au nord-ouest.

Il y a deux grands types de poterie Yangshao. Le premier consiste en pièces de couleur grise, relativement grossières , montées à la main à partir de bandes d'argile dont les jointures sont camouflées par polissage ; les parois portent les impressions  de corde ou de vannerie. De facture plus raffinée, le second type semble avoir été réservé à des usages funéraires ; le grain est plus fin et les surfaces, légèrement polies, sont décorées en noir, rouge ou marron. Cette décoration, exécutée au pinceau, varie d'une région à l'autre : simple motifs géométriques, poissons, animaux, figures humaines...

La culture Yangshao du Gansu, au nord-ouest, est généralement considérée comme postérieure à celle de la zone centrale, dont le site de Banpo est le plus connu. La poterie est décorée de motifs spiralés ou sinueux exécutés avec beaucoup d'élégance. Le plus souvent en noir mais parfois aussi en brun. Dans l'Est, la culture de Yangshao se chevauche avec celle de Longshan. La poterie rouge porte des décors dont les couleurs sont mises en valeur par un fond blanc. L'agencement des motifs n'est pas aussi ingénieux que dans l'Ouest, et les formes sont en général plus étroites à la base.


La culture de Longshan, sur la côte orientale, est surtout connue pour sa poterie noire. La finesse du matériau utilisé permet de monter au tour des pièces d'une incroyable finesse.  Le tour servait aussi, semble t-il, pour la finition des pièces montées à la main. Les améliorations apportées aux fours permettent de mieux contrôler les températures de cuisson. La variété des argiles utilisés est plus grande que dans la culture Yangshao. La poterie d'usage courant est décorée de motifs en impression ou de formes géométriques. En revanche, les minces parois des poteries noires portent peu ou pas de décoration. Mais les formes ont beaucoup plus variées que celles de la poterie de Yangshao. La sveltesse de certaines pièces suggère un usage rituel plutôt que domestique.

La botanique chinoise


La botanique chinoise, quoique importante dans une civilisation du végétal, n'a jamais été une science autonome. Il faut l'extraire des ouvrages médicaux ; des traités de diététique et d'agriculture ; des monographies consacrées à des plantes utiles ou ornementales et des livres contenant l'indication des plantes normalement délaissées, mais susceptibles d'être consommées en cas de famine.

Elle a progressé lentement, sans les idées générales ni les superstructures théoriques qui caractérisent les sciences évoluées. Mais elle a accumulée patiemment de nombreux faits, sans laisser perdre le résultat du travail passé, et le matériel ainsi rassemblé n'est pas sans intérêt pour la science moderne.

Le peuple chinois est celui qui a domestiqué, à l'origine, le plus grand nombre de plantes, à cause de ses richesses végétales. En effet, la Chine, ayant échappé aux glaciations massives qui ont dévasté la flore et la faune de l'Europe Occidentale, a gardé une partie de la végétation existant, en Occident, au pléistocène (magnolias sauvages, lauriers, orchidée etc). En outre, elle s'est toujours préoccupée d'importer les plantes étrangères utilisables qu'elle n'avait pas à sa disposition.

De l'Ouest sont venus, très anciennement, le blé et l'orge, puis la vigne ; le grenadier, le carthame, le concombre, le trèfle, la luzerne, le coriandre, le sésame, le lin, le chanvre, le radis, la noix, le bambou à nœud, le safran, le sorgho. Au sud ont été empruntés le coton, le riz, le bananier, le thé. Au XVIe siècle ont été introduits le maïs et le tabac ; plus tard la pomme de terre. 

La flore chinoise est très variée. Le 35e parallèle marque la limite nord de la flore tempérée et le 25e parallèle celle de la flore tropicale. Néanmoins, en plusieurs endroits , canne à sucre et pomme de terre, chêne et bambou, riz et blé poussent côte à côte. 

La Chine est la mère des jardins. Dès l'époque Tang, par sélection ou par greffe, de très nombreuses variétés de fleurs furent obtenues à partir des fleurs sauvages monochromes. Dès les Song, naquit un art d'arranger les fleurs qui fit depuis souche au Japon. 

Parmi les fleurs les plus spécifiquement chinoises, nous citerons l'azalée, le lotus, la pivoine et le chrysanthème. Toutes ces plantes ont été, peu à peu, acclimatées en Europe à la fin du XVIIIe siècle et pendant et XIXe siècle où une douzaine au moins de nouvelles espèces s'ajoutèrent aux précédentes.    

Les arts martiaux chinois



C’est au temple de Shaolin, situé dans la chaîne du Shong Shan près de Luoyang, que naissent la plupart des arts martiaux d’Asie orientale. Le gongfu, le karaté, le taekwendo et le judo sont tous des héritiers des techniques de lutte chinoise. Depuis quelques années, les moines à la tête rasée de Shaolin ont succombé aux sirènes de la renommée et leur monastère est devenu une entreprise commerciale. En 527, le moine Bodhidarma (Damo) visite le temple. Il comprend alors que pour de nombreux religieux, la règle de calme et de concentration absolue nécessaire à la méditation est trop exigeante. En se fondant sur l’observation minutieuse des mouvements des animaux, il établit une méthode d’entraînement physique à la méditation qui devient le shaolinquan (la boxe de shaolin). Le Wushu (l’art du combat) est le terme qui désigne aujourd’hui les arts martiaux avec ou sans armes. Autrefois, la maîtrise des diverses techniques impliquait des connaissances  ésotériques, qui ne pouvaient se transmettre que de maître à disciple au sein d’une famille ou d’un monastère. Le néophyte a du mal à distinguer les différents wushu. Le zuiquan est appelé le style de « l’homme ivre ». La démarche incertaine est feinte, grâce à une technique aussi créative qu’efficace. 

Le xingyiquan (boxe de la forme de la pensée) imite les gestes de lutte de 12 animaux tout en s’appuyant sur l’utilisation du Qi, énergie vitale pouvant être dirigée vers toutes les parties du corps avec un peu d’entraînement mental. Les mouvements sont simples et faciles à apprendre, mais les techniques sont très complexes à maîtriser. Le wuzuquan, boxe des 5 ancêtres, est un art bouddhique de la boxe qui s’appuie sur les méthodes de respiration et de relaxation, sources de puissance. Le taijiquan (boxe du faîte suprême) vise quand à lui à éliminer l’adversaire sans faire usage de la force. Il se fonde sur l’idée taoïste que la douceur finit toujours par vaincre la force. Comme la boxe de Shaolin, le taijiquan serait dérivé de l’observation des mouvements des animaux, et cherche à briser l’énergie de l’attaque pour l’anéantir. A l’origine une méthode d’autodéfense, il est aujourd’hui surtout pratiqué par les personnes âgées qui l’utilisent pour méditer et gagner en force physique. 

Comme le xingyiquan, le taijiquan se fonde sur la maîtrise du Qi. Contrôlés ou flottants, rythmés ou relâchés, vers l’avant ou vers l’arrière, ses mouvements sont toujours souples et déliés : le Qi doit circuler librement dans tout le corps. Sa pratique permet de s’approcher de l’idéal du taoïsme, wuwei, le non-agir. Enfin, vieux de plus de 3000 ans, le qigong (technique de respiration) est aussi un art martial, dont la technique sert à développer concentration et sérénité. Dans l'artisanat on retrouve beaucoup d'objets liés aux arts martiaux. Vous pouvez ainsi trouver des éventails de gongfu pour pratiquer les arts martiaux dans la boutique de décoration chinoise Ruyi :


La légende de Gun


Voici sans doute une des plus célèbre légende chinoise, qui a été reproduite dans de nombreuses oeuvres : Un jour les hautes eaux s'élevèrent jusqu'au ciel. En ce temps-là, le quatrième empereur Yao régnait et il dit ceci : "Oh ! quatre monts sacrés! immense est la crue des hautes eaux qui s'élèvent jusqu'au ciel! elle gonfle et enveloppe les montagnes, engloutit les collines. Le peuple des basses terres est dans le malheur. Qui pourrions-nous envoyer pour remédier à telle situation?" - Tous répondirent : "Gun en est capable!" - Yao dit : "Gun enfreint les ordres et parle mal de ses semblables. C'est impossible!" Les chefs des quatre monts répliquèrent : "Revenez sur votre décision. Essayez-le toujours et s'il ne convient pas de l'utiliser, vous le renverrez. "

Aussi Yao se rangea-t-il à l'avis de ceux-ci, il utilisa donc les compétences de Gun. Pendant neuf ans, celui-ci œuvra au service de Yao, mais sans obtenir aucun résultat. Il déroba les terres vivantes de l'empereur afin d'endiguer les eaux. Il n'écoula pas les ordres de celui-ci et, de plus, la tâche surpassait de beaucoup ses faibles capacités. Ses échecs le menèrent à recevoir un châtiment. Shun, le cinquième empereur, vint et demanda à son prédécesseur Yao que Gun fût banni au mont Yu. L'empereur ordonna à Zhurong de le tuer dans les parages du mont.

Zburong était le directeur du feu et lorsqu'il mourut, il devint l'esprit du feu. Après sa mort, Gun donna naissance à Yu. Gun fut l'objet de culte de trois dynasties. Le père de Yu faillit être un héros. Ses échecs permirent à celui-ci, Yu le Grand, de briller d'un incomparable éclat. Il accepta de prendre la place de son père et servit le souverain qui l'avait fait mettre à mort. Son oeuvre la plus éminente consista à remettre de l'ordre dans les terres immergées sous les hautes eaux. Yao mourut.

L'empereur Shun demanda au quatre monts sacrés: "Y a-t-il quelqu'un qui soit capable d'accomplir en beauté les tâches fixées par Yao? Je l'installerais dans sa fonction". Tous répondirent: "Le comte Yu est ministre des travaux publics, il est apte à accomplir en beauté les œuvres de Yao. - "Fort bien!" dit Shun, et il donna cet ordre à Yu : "Vous régulariserez les eaux et la terre. A cela vous consacrerez tous vos efforts."

Yu était un être perspicace, serviable, capable et laborieux. Il ordonna à tous les seigneurs et aux cent familles de lever les hommes en masse afin de procéder à une division des terres. Il parcourut les montagnes et incisa les arbres, il détermina les monts vénérables et les rivières nobles. Il fut très affecté par l'échec de son défunt père Gun qui avait reçu un châtiment. Cette tâche accabla son corps et accapara toutes ses pensées, il resta dehors pendant trente ans et lorsqu'il passait devant chez lui, il n'osait point entrer. Vêtu et nourri médiocrement, il faisait preuve d'une piété sans faille envers les revenants et les esprits. Pour se déplacer sur terre, il prenait un char, pour voyager sur l'eau, il montait dans un bateau. De la main gauche, il tenait le niveau et le cordeau; de la main droite, le compas et l'équerre.

C'est ainsi qu'il divisa les neuf provinces, qu'il fit communiquer les neuf voies, qu'il endigua les neuf lacs et pris la mesure des neuf montagnes. Alors Yu combla les eaux débordées avec de la terre vivante. Il aplanit les monts Kunlun afin d'en abaisser les terres. Shun envoya Yu ouvrir un passage aux trois fleuves et aux cinq lacs. Il fit convenablement communiquer et s'écouler sans interruption les canaux pour qu'ils se jettent dans la mer Orientale. Les eaux débordées s'égouttèrent peu à peu et les neuf provinces s'asséchèrent. Les peuples innombrables jouirent tous de la paix retrouvée.

La religion populaire chinoise



Dans l'artisanat de la Chine, il existe des représentations multiples des dieux populaires : statuettes, peintures...ils sont présentés sous toutes les formes et tous les supports.

La religion populaire résulte du syncrétisme complexe d'éléments empruntés au bouddhisme, au taoïsme religieux et au confucianisme amalgamés à des croyances plus anciennes tels l'adoration des puissances naturelles et le culte des ancêtres. Fondamental dans la Chine traditionnelle, ce dernier ne pouvait être assuré que par les enfants mâles. Des sacrifices offerts dépendaient le bonheur des parents dans l'au-delà et, sur terre, la survie de la famille.

Le monde des dieux est très hiérarchisé : il est le calque de l'administration impériale terrestre, avec ses différents ministères et circonscriptions que dirigent de hauts fonctionnaires divins (désignés par le souverain suprême de l'Univers, l'Auguste de Jade). Assistés par une foule de subalternes, ils viennent chaque année lui rendre compte de leur mandat. Selon les résultats obtenus, ils obtiennent de l'avancement ou sont rétrogradés.
Tous ont une existence pseudo-historique susceptible de se modifier, et qui varie selon les régions. Dans ce panthéon disparate, le nombre des divinités est immense. Elles se répartissent en trois grandes catégories : les dieux de la nature (pluie, vent, tonnerre, montagnes, rivières, etc...), ceux qui ont en charge les vivants et ceux qui sont en relation avec le monde d'outre-tombe.

Le Grand Empereur du Pic de l'Est est le plus important des dieux s'occupant des vivants ; il préside à la vie de chacun. Il a notamment sous ses ordres les dieux des murs et des fossés qui protègent villes et bourgs. Ces derniers dirigent à leur tour les dieux du sol qui veillent sur les quartiers , rues, bâtiments publics etc. Plus bas encore sont placés les dieux protecteurs de la maison, parmi lesquels le dieu du foyer, des portes, le dieu de la richesse, la déesse des latrines etc. Par ailleurs, chaque corps de métier à sa divinité attitrée.
Le monde d'outre tombe comprend dix enfers, chacun étant dirigé par un roi assisté de nombreux subordonnés. Tout défunt doit y passer pour être jugé. Selon ses bonnes ou mauvaises actions, il est envoyé au paradis ou dans l'un des enfers. Il peut aussi renaître sur terre, sous forme humaine ou animale. Pour sauver les damnés des tourments  des enfers, le bodhisattva Dizang, importante divinité d'origine bouddhique, est alors invoqué.